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Mon Australie

20 juillet 2010

On reviendra en Australie !

S’il me fallait dresser un inventaire de ce que j’ai aimé ici, je citerais surtout :

      -     le temps clément - même si changeant - la plupart du temps

-          l’absence de prétention et le sens du consensus : les Australiens ne sont pas des emmerdeurs, et se soucient du groupe auquel ils appartiennent

-          l’ouverture de l’école sur la communauté et sur des champs non académiques.

IMG_0013      J’ai déjà beaucoup parlé de l’école, je ne vais pas y revenir, sinon pour citer, en vrac, des actions dont je trouve que nous ferions bien de nous inspirer en France : les buddies ( chaque élève a un copain plus grand qui lui est « affecté » en début d’année ), l’apprentissage d’un instrument et la participation à un orchestre, les cours de soutien en anglais proposés à tous ceux qui arrivent en Australie, Mathletics ( exercices de maths proposés de façon très ludique et en réseau sur l’ordinateur ), les news et les assemblies qui développent la facilité d’expression devant un groupe, les infos hebdomadaires qui sont envoyées aux parents…

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Ce que j’ai moins aimé, voire pas aimé :

-          le manque d’engagement ( commitment ) : cousin de cette fameuse décontraction qui fait aussi le charme des Australiens, il s’apparente beaucoup pour moi à de la désinvolture. RV non assurés, promesses non tenues, propositions oubliées sitôt formulées… ah, j’en ai eu des déconvenues !

-          un moindre appétit culturel : le menu est moins riche et l’offre souvent de qualité moyenne. Je suis restée sur ma faim de ce point de vue-là.

-          la relation à l’argent, plus « brutale » que la nôtre. Il me faudrait développer et illustrer ce thème qui est passionnant là encore, mais je n’en ai malheureusement pas le temps en cette fin de séjour…

Il y a tant d’autres choses dont j’aurais aimé vous parler :

      -  la politique, par exemple, mais encore eût-il fallu que je la comprenne mieux* ! En tous cas, il s’est passé récemment un genre de putsch au sein du gouvernement, et Kevin Rudd, alors premier ministre ( le poste le plus important ), a été débarqué et remplacé par Julia Gillard, première femme à occuper ce poste ici.

-         -   le salon sur l’identité nationale organisé mi-juin 2010 ( on a profité du débat qui a agité la France pour le mettre en perspective avec ce qui se passe en Australie qui, bien que fièrement multiculturelle, connaît aussi des tensions racistes)

      - l’église Hillsong que fréquentent nos amis néo-zélandais et qui a essaimé dans le monde entier, en drainant un public de fidèles ( notamment des jeunes ) incroyable

-          l’école française de Sydney, concentré des grandeurs et faiblesses de ce qui fait l’esprit français

-          la Melbourne Cup de novembre qui est LA grande course hippique, où tout le monde parie et pour laquelle le pays retient son souffle…

Mais je m’arrêterai là, car tout a une fin** et nous partons bientôt. Pas le cœur léger, avec tout ce que nous devons quitter, mais heureux de tout ce que nous avons vécu de différent ici. On reviendra en Australie ( sur l’air de : « on ira tous au paradis » ), on ira !

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*Bill Bryson, un écrivain américain, écrit ainsi : « bon, maintenant, je vais vous expliquer pourquoi vous ne comprendrez jamais rien à la politique australienne. […]. En partie, bien entendu, le problème vient de ce qu’il est impossible de suivre cette politique lorsque vous résidez à l’étranger, puisque pratiquement rien ne filtre des affaires australiennes dans le vaste monde. Mais, même en étant sur place et en essayant de les suivre consciencieusement, vous vous retrouvez vite noyé dans des débats obscurs, des détails complexes, un embrouillamini de relations d’allégeance ou d’hostilité qui dépassent l’entendement. » Alors quand en plus il y a l’obstacle de la langue… ( les articles de presse sont truffés d’expressions et d’allusions difficiles à comprendre pour le néophyte ).

                  

                       ** en plus, il paraît que les blogs, c’est déjà dépassé, alors il était temps que je termine le mien…

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16 juillet 2010

Que faire le week-end à Sydney ?

Que faire…quand on n’est pas fans de sport ou de plage et qu’on a des enfants ? Et bien j’ai trouvé que ce n’était pas si simple sur le long cours. Gâtés comme on est à Paris par toutes les possibilités de sorties et d’activités, je dois avoir développé un haut niveau d’exigence et ici, à Sydney, j’ai étonnamment souvent été à court d’idées, faute d’une offre intéressante pour les enfants ( et hors les clubs sportifs, très nombreux et populaires : football, natation, athlétisme… ) : une fois éclusés les must les plus connus ( musée scientifique Powerhouse, musée des bagnards The Barracks, skytower de Sydney, Circular Quay, Darling Harbour, Manly…), les « animations » sont souvent soit bien plus modestes qu’annoncé, ou alors trop fréquentées,  trop coûteuses, trop lointaines. Idem concernant les quelques spectacles pour enfants que nous avons vus : décevants. Sport et shopping semblent être les deux pôles principaux du temps libre, en fait.

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Mais rien de dramatique, surtout dans un tel environnement ! On a appris à se contenter de plaisirs simples, moins « sophistiqués », à l’australienne : un pique-nique près d’une aire de jeux, un barbecue à côté de la plage, une balade – à pied, en vélo, en trottinette - dans l’un des nombreux parcs, une sortie piscine avec d’autres enfants, une birthday party comme il y en a tant ( c’est quelque chose, ici, les birthday parties... ). If you can’t beat it, join it ! En fait, il faut accepter de « lâcher prise » et changer de vitesse, surtout quand on vient de Paris, et apprendre à suivre un rythme beaucoup plus décontracté.

IMG_1236Photos: ci-dessus, entrée du parc d'attractions Lunapark, dans la baie de Sydney, qui a gardé son atmosphère années 30 et qu'ont adoré les enfants.

A gauche: la campagne autour de Mudgee,  à quelques heures de route, au nord-ouest de Sydney.

Parmi les nombreuses sorties – malgré tout - que nous avons faites, on a bien aimé (et ce n’est pas exhaustif ) :

-          le défilé dans la ville à l’occasion de la Chinese New Year ( février ), très fêtée ici sous forme d’une multitude d’évènements, notamment pour les touristes

-          Vivid Sydney, le festival organisé chaque année en mai-juin pour fêter les lumières de Sydney, et la mise en valeur de l’opéra à cette occasion est superbe : on déambule le long de Circular Quay qui offre de très beaux points de vue sur la baie, qui est elle-même magnifique, certainement l’une des plus belles du monde, c’est agréable et bon enfant

-          le Sydney Writers Festival dont j’ai déjà parlé sur mon blog car j’y ai participé comme bénévole ( mai ) et dont j’aime beaucoup l’emplacement, au bord des quais, dans d’anciens entrepôts reconvertis

-          le festival annuel de la photo, Head On, avec plein d’expositions, de rencontres et d’ateliers dans toute la ville ( mai )

IMG_1188       Photo: festival des enfants de Sydney 2009

       

       - le Sydney Children Festival ( octobre ) organisé dans un genre de lieu alternatif (anciennement utilisé pour alimenter les trains en énergie), dans un quartier autrefois mal famé, et animé par une équipe inventive et dynamique. L’un de mes lieux culturels favoris, malgré une ambiance assez « bobo », avec aussi des spectacles mêlant danse, image, théâtre, qui ne m’ont jamais déçue.

      

-          Le festival du film français ( mars ) organisé depuis une vingtaine d’années par l’Alliance Française, et bien connu des habitants de Sydney.

IMG_0271On a fait aussi quelques jolies escapades autour de Sydney ( entre 1 et 4 h de route ), l’un de mes regrets étant de n’avoir jamais goûté au camping dans les alentours, alors que c’est quelque chose de très populaire ici…

-          vers le sud :

Jervish

Bay

, Southern Highlands,

Kangaroo

Valley

-          vers le nord et le nord-ouest : Byron Bay ( à près de

1000 km

tout de même ), Palm Beach, Glenworth Valley, la Hunter Valley, célèbre pour ses vins

-          vers l’ouest : les célèbres Blue Mountains mais aussi Mudgee, la campagne où bon nombre de citadins ont une résidence secondaire…voire une ferme « de loisirs », comme les copains Sandy et Max.

( photo avec les pélicans: vers The Entrance, Central Coast, au nord de Sydney )

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Sans oublier Melbourne, la rivale ! Une météo moins souriante qu’à Sydney,  et une ambiance très différente, beaucoup plus européenne. Un peu comme entre Marseille et Paris. La plupart de ceux qui ont vécu à Melbourne préfèrent cette ville, même s’il y fait moins beau. Quand on la quitte pour prendre la célèbre Ocean Road qui va vers l’est, on peut apercevoir, après environ

200 km

, les Twelve Apostles : de grands rochers clairs comme plantés droit dans l’océan, qui sont l’une des attractions majeures de cette région du Victoria (photo ).

      

15 juillet 2010

« Ten things I love about you »

…c’est le titre de l’article écrit par une journaliste qui dit, après avoir connu la vie d’étudiante en France, qu’elle s’est sentie profondément australienne grâce à dix choses qu’on ne trouve qu’ici. Son choix, assez anecdotique, m’a toutefois paru suffisamment intéressant – dans ce qu’il évoque de la culture du pays – pour que je vous en fasse part :

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-          le barbecue : les Australiens sont selon elle ceux qui savent le mieux l’utiliser. C’est effectivement un élément du décor extrêmement populaire, en privé comme en public. Près de la plage de Coogee, il y en a ainsi plusieurs et ils sont pris d’assaut par les gens, la bière à la main, of course.

-          le steak : c’est vrai, la viande est excellente ici. Mais en Nouvelle Zélande, c’est aussi bon !

-          les Wallabies, l’équipe nationale de Rugby Union ( voir mon article sur le sport )

-          les maillots de bain : très utilisés ici toute l’année, entre l’océan, la piscine et les rockpools. L’eau fait vraiment partie du décor. Il y a d’ailleurs plein de noms pour parler d’un maillot : swimsuit, cossies, bathers, togs, swimming costume…

-          le son des magpies : avec les gais loriquets et les corneilles au chant lugubre, ces grosses pies sont des éléments familiers de l’environnement. On peut d’ailleurs s’en approcher d’assez près quand elles picorent le sol à la recherche de vers. Mais quand elles ont leurs petits, elles peuvent devenir agressives et piquer sur vous sans crier gare : il faut faire attention,  et on peut parfois voir des promeneurs se protéger la tête avec un casque dans certains parcs !

-          les pieds bronzés et – corollaire – la tongue : on voit souvent des gens qui ne portent pas de chaussures du tout, ça fait partie du way of life ! ( surtout bien sûr dans les environs, avec l’océan tout proche )

-          les coups de soleil : c’est ici une préoccupation permanente. Le soleil ne fait pas dans la demi-mesure et peut être très méchant. « Slip, slap, slope » peut-on lire sur les panneaux près des plages ( enfiler un tee shirt, s’enduire de crème, se mettre un chapeau ) et souvent des tubes de crème sont mis à disposition dans les lieux publics.

-          le siège avant du taxi : quand on est le seul passager, on s’assoit en général à côté du chauffeur, en Australie. Comme l’écrit la journaliste, cela en dit beaucoup sur le pays : le chauffeur n’est pas votre serviteur mais votre égal, et il vous fait confiance.

-          Clive James, Robert Hugues, Cate Blanchett… ils sont célèbres et ils sont Australiens. « Oui, et alors ? » serais-je tentée de dire…

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-    le point de fuite ( vanishing point ) : parfois, dans certaines régions d’Australie, on peut rouler pendant des heures sur une route qui n’en finit pas, en pleine nature et sans voir âme qui vive. Mais on retrouve cela dans d’autres pays, non ? On retrouve là le côté gentiment exagéré qui souvent caractérise l’Australie à savoir : comment faire tout un plat à partir de peu ? Ou est-ce nous, les « vieux » Européens, qui avons perdu notre esprit d’enfance et ne savons plus nous émerveiller de tout et de rien, extraordinairement gâtés que nous sommes par une culture et une histoire qui suintent de partout ?

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           Je me suis amusée, pour illustrer cet article, à chercher des photos qui évoquent d'autres particularités australiennes: l'humour, les tatouages ( ici, c'est la folie...), les araignées ( elles peuvent être impressionnantes, comme leurs toiles ), le parking ( parfois un vrai casse-tête: à peine le temps de comprendre si on peut ou non se garer, hop: on se retrouve avec une amende en moins de deux. Et ça plaisante pas! ). J'aurais pu tout aussi bien choisir: l'Anzac Day, la fête de la St Patrick, l'omniprésence de l'eau etc...

14 juillet 2010

Football, soccer, rugby…comment s’y retrouver en Australie ?

J’ai interrogé ma copine Lindy pour tenter de comprendre ce qui, pour moi qui ne m’y intéressais pas du tout, me paraissait être une sorte de nébuleuse. Mais cela occupe une telle place dans les médias et dans la culture australienne que je me devais d’essayer de mieux en comprendre les tenants et les aboutissants. Comme le résume une expression à propos de la place prédominante du sport en Australie : if you can’t beat them, join them  ( plutôt que de lutter à contre-courant, allez-y, mettez-vous au sport vous aussi ! )

Lindy était parfaitement placée pour répondre à mes questions, écrivant chaque semaine une rubrique sur un site spécialisé. Cela l’amuse et lui permet de mettre du beurre dans ses épinards, mais c’est vrai que c’est surprenant de voir cette jolie femme, comédienne de métier, chaleureuse et spontanée, écrire sur ce milieu de …brutes. En tous cas s’agissant du rugby mais aussi du Aussie Rules Football. J’y viens !

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En fait, il y a deux « groupes », je dirais :

-          -  le football, avec le soccer qui est « notre » foot à nous mais qui est le jeu qui intéresse le moins les spectateurs australiens. Alors du coup ils ne se passionnent pas pour la Coupe du Monde, ils ont d’autres chats à fouetter : l’AFL ( Australian Football League ) et le rugby. Leur équipe nationale a pour nom « National Rules », ce qui n’a rien de sexy ( comme nom ), c’est dire…

      

Mais heureusement l’AFL est arrivée, c’est l’Australian Rules Football League et c’est vrai que c’est plus amusant, à mes yeux : les règles de ce jeu purement australien, mélange de soccer et de rugby, permettent d’aller où l’on veut dans l’espace de jeu, de passer la balle soit avec le pied soit avec la main, la seule contrainte étant de ne pas pouvoir la garder plus d’un certain laps de temps ( quelques secondes ), donc très vif. En fonction de l’espace où l’on marque, on gagne 1 ou 6 points. La popularité de ce sport ici s’explique par cette liberté dans les mouvements et le rythme du jeu, moins bridés par les règles qu’au soccer, et qui permet de keep the flow.

L’équipe  AFL de Sydney est celle des Sydney Swans ( dont l’ex-capitaine, Kirk, est un papa de l’école de South Coogee ! ). Mais les matches restent cantonnés à l’Australie, avec pour seule exception ( et avec adaptation des règles ) l’Irlande.

-          le rugby lui-même est ici constitué de deux sous-familles : la Rugby League et la Rugby Union: les règles sont en gros les mêmes, sauf en ce qui concerne les passes, limitées à un set de 6 en RL alors qu’il n’y a pas de limite en RU. Plus fluide, le RU emporte ainsi la préférence de Lindy. Mais la « vraie » différence est plutôt dans le « marquage » social et géographique de chaque jeu. Ainsi ceux de la RL se recrutent plus dans les classes modestes, et dans les états du New South Wales, du Queensland mais aussi en Nouvelle-Zélande. Il y a de nombreuses équipes locales, celle de Sydney est celle des Rabbitoes. L’Australie est la meilleure en RL.

Les joueurs de la RU sont eux souvent issus des écoles privées et des universités. L’équipe la plus connue est celle des Wallabies ( je crois que c’est l’équipe nationale ). Ils sont plus présents dans les compétitions internationales que ceux des RL.

Il y a une grande rivalité autour des transferts de joueurs, et cela parfois déchaîne les passions : par exemple quand la RU va chercher un joueur de la RL ( cas assez fréquent ), ou – pire – quand un joueur de la RL part chez les AFL… Parce-que finalement, il y a pas mal de similarités entre l’AFL et la RL, simplement les passes au rugby ne peuvent se faire que par derrière, pas devant ( si j’ai bien compris ), et donc en nombre limité . Alors que tout – ou presque – est permis avec l’Aussie Rules.

Malgré la grande popularité du rugby en Australie, Lindy pense qu’à moyen et long terme, le soccer va malgré tout l’emporter. D’une part parce-qu’il est internationalement joué, d’autre part parce-que moins dangereux : de plus en plus de parents ne veulent plus que leurs enfants soient blessés voire deviennent infirmes, comme le jeune voisin de Lindy…

14 juillet 2010

Un manager français plongé en milieu australien, ça donne quoi ?

Pas de grandes révélations de la part de Roger que j’ai interviewé en bonne et due forme, mais plutôt la confirmation de ce que j’ai pu ressentir de mon côté et vous faire déjà partager via ce blog :

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-         -   l’importance de la notion d’équipe : éduqués dès leur plus jeune âge avec le respect de la mateship, notamment au lycée où on se constitue un réseau solide  ( en France, c’est plus dans l’enseignement supérieur, fac et classes prépa ), les Australiens sont très attachés à leur community : leur école, leur classe, leur équipe, leur quartier, leur club… Le résultat de sa community importe plus que la performance individuelle, le consensus est prioritaire sur les désaccords, l’harmonie sur les tensions. D’où un grand respect des règles dès lors qu’elles ont été fixées, même si on les désapprouve. Et le respect de la parole de l’autre : on n’interrompt pas, même si c’est très long, on écoute, même si on n’est pas d’accord. Le body language est beaucoup plus maîtrisé, il faut rester dans la neutralité.

-          Alors bien sûr, d’une certaine façon, ça facilite les choses, d’autant plus que – contrairement à ce que notre esprit français dit « cartésien » pourrait laisser penser – ils ont un excellent sens de l’organisation car ils sont très pragmatiques, du moment que les objectifs sont clairs, précis et court terme.

-          Mis ensemble – priorité de l’équipe et pragmatisme – cela donne un cocktail efficace car ils perdent moins d’énergie : à batailler, à tergiverser, à se lancer dans des querelles d’opinions, à chercher le bon mot, à vouloir à tout prix avoir raison, à se distinguer… J’aurais tendance à penser qu’ils compensent un côté souvent moins créatif, moins challenging que les Français avec cette efficacité de terrain où les remises en cause et les débats sont l’exception.

-          Conséquence collatérale de ce mode de fonctionnement : un moindre formalisme, le chef n’ayant pas plus de poids que les autres vu que le respect des règles s’applique à tout le monde… Il est moins soumis à la pression du «  je suis le chef donc je dois être le plus intelligent », celle qui fait souvent qu’en France on attend de lui une conclusion brillante. En Australie, on attend avant tout…une équipe qui tourne !

-          Autre point important et qui est aussi valable dans les autres domaines de la vie australienne : l’argent. La réussite est bien plus ici dans les millions qu’on a pu gagner ( comme nous disait notre voisin Bob en évoquant un copain avec admiration «  he made a mere of money… » ) que dans un statut et on n’hésite pas à le montrer : belle maison, belle voiture… La relation à l’argent est très décomplexée, l’important c’est de move the dollars et cela peut être un formidable moteur.  Le moindre sentiment de fidélité à l’entreprise est aussi lié à cela : on va là où on est mieux payé, tout simplement.

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-          La notion de carrière n’est du coup pas la même, car le sentiment de fidélité à son entreprise est moindre. On ne prend pas le temps d’acquérir une vraie expertise et cela peut être un problème pour l’employeur qui aura du mal à trouver les compétences dont il a besoin… et à fidéliser ses meilleurs éléments.

-          De façon générale, Roger a eu le sentiment d’un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle chez les Australiens. J’ai moi aussi eu l’impression qu’ils se prenaient moins la tête et que les horaires étaient moins lourds. En tous cas, ils en parlent moins (de leurs soucis ). Ou peut-être est-ce par courtoisie ?

Photos: les Nippers, en haut, sur la plage. En bas à gauche: défilé déguisé à l'occcasion de la journée de la lecture à l'école ( chacun est invité à se déguiser dans son personnage favori, et les institutrices donnet l'exemple! ). En bas à droite: sur Garden Island, là où travaillait Roger jusqu'en février 2010.

Si ce sujet vous intéresse, je vous propose aussi de lire l'article ci-joint écrit par Matthieu Mangion ( qui m'en a donné l'autoraisation ), un stagiaire français de l'équipe de Roger.Note_sur_l_Australie_stage_Thal_s_Matthieu_mars_2010

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14 juillet 2010

La Nouvelle Zélande, un pays magnifique

D’abord, il m’a fallu convaincre Roger qui avait du pays l’idée d’une île pluvieuse et froide en cette saison ( l’automne ). Ensuite, mettre d’accord Areana et Jonathan, nos amis néo-zélandais de Sydney, concernant l’itinéraire qu’ils pouvaient nous conseiller. Mais au final, cela en valait bien la peine : à 3h de vol à l’Est de Sydney, la Nouvelle-Zélande est un très beau pays ( à l’autre extrême par rapport à la France ). Tout le monde nous l’avait dit avant, et tous avaient raison.

IMG_1972Photo: le célèbre fjord de Milford Sound, au Sud Ouest de l'île.

Constituée de deux îles principales, Nord et Sud, séparées par un détroit d’une cinquantaine de kms, capitale Auckland ( tout au Nord ), c’est un pays où les moutons

( environ 40 millions ) sont dix fois plus nombreux que les habitants ! La présence Maori y est à la fois forte et discrète, plus harmonieusement intégrée que celle des Aborigènes en Australie, c’est tout du moins le sentiment que nous en avons eu.

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On a choisi de visiter l’île du Sud, capitale Christchurch, et on l’a fait en dix jours. La prochaine fois, on visitera l’île du Sud !

Christchurch, qui fait grosse bourgade, est très marquée par son héritage anglais au niveau architectural.

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Photo à gauche: sur la place centrale de Christchurch, un immense panneau rappelle à qui l'aurait oublié que la prochaine coupe du monde de rugby aura lieu en Nouvelle Zélande en 2011. Juste dessous: cathédrale de Christchurch et la place central, pour vous donner une idée du style architectural.

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De là, on est partis vers les montagnes :

-          San Josef Glacier avec sa piscine d’eaux chaudes naturelles

-          Lake Wannaka, avec ses couleurs d’automne

-          Queenstown, une ville très animée où les sports de montagne sont rois, notamment le ski et le bundy jumping ( saut à l’élastique ) : c’est là qu’il est né…

-          Milford Sound, un des points où il pleut le plus au monde avec ses

7 mètres

d’eau annuels, un paysage de fjord extrêmement visité et pourtant très calme où l’on peut voir les otaries se reposer sur les rochers

-          le Mont Cook, le plus haut sommet de NZ, magnifique avec ses neiges éternelles, comme un bijou dans son écrin

-          Akaroa, là où ont débarqué les Français : ils étaient les premiers, mais l’appétit colonisateur des Anglais ( ils ne se sont pas embarrassés, eux, d’un traité avec les Maoris du coin, comme l’avaient fait les Français…) a vite eu raison de la toute petite communauté vite submergée qui a toutefois laissé sa marque au niveau des noms de lieux. On a par exemple dormi rue Jolie…

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On a ainsi pu découvrir un pays très nature, très vert, très « bio » et très « sports ». On a souvent bien mangé, viande et poissons y sont excellents. Le jour de l’anniversaire de Nicolas, nous avons demandé au cook s’il voulait bien nous préparer le poisson pêché le matin sur le lac par les enfants: non seulement il l’a fait volontiers, mais c’était délicieux et surprenant d’inventivité pour un restaurant somme toute assez quelconque vu de l’extérieur. Encore plus que chez les Australiens, il y a chez les Néo-Zélandais une modestie et une simplicité un peu rustique qui nous ont plu: leurs paysages sont si beaux, ils n’ont finalement pas besoin d’en rajouter…

Photo ci-dessus: le Mont Cook. Ci-dessous: le Franz Josef Glacier ( à gauche ) et en arrivant vers le lac Wannaka ( à droite ). Tout en bas: la gorge d'Hokitika, avec ses eaux d'un bleu laiteux assez extraordinaire...

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14 juillet 2010

France-Australie : une relation au long cours plutôt mouvementée

J’ai fait la connaissance d’Ivan Barko grâce à un article dans un journal – le seul à ma connaissance – franco-australien : le Courrier franco-australien ( tout simplement ! ), sur lequel je suis tombée par hasard. Il y était question de l’ISFAR, Institute for the Study of French-Australian Relations.

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Créé en 1985 par des universitaires francophiles, il publie deux fois par an une revue, Explorations, constituée d’articles très divers écrits sur des sujets susceptibles d’intéresser les deux communautés.

Très motivée par cette démarche, notamment dans le cadre des « salons » organisés par Kerryn ( espaces de débat où on aborde des thèmes via le prisme des deux cultures : j’en ai déjà parlé avec le salon de décembre sur les différences de style conversationnels ), j’ai pris contact et plusieurs rencontres ont eu lieu avec Ivan Barko, l’animateur de la revue, sa femme Barbara et Kerryn. Car il s’est avéré que, outre une histoire personnelle très intéressante, Ivan disposait d’un formidable réseau de connaissances entre Sydney et Melbourne qui a beaucoup aidé Kerryn tant pour les salons que pour d’autres projets, comme celui de créer un jardin français au lycée Condorcet…

Né en Hongrie, émigré vers l’âge de 6 ans en France puis vers l’âge de 22 ans en Australie

( où il a rencontré sa femme ), Ivan parle parfaitement le français et l’anglais ( et peut-être même le hongrois…). Et même s’il n’est pas retourné en France depuis plus de 20 ans, de crainte d’être déçu, il a gardé visiblement un amour de ce pays qui explique en partie son investissement et dans l’ISFAR et dans nos projets. Il a enseigné le français pendant plus de 30 ans à l’université.

C’est ainsi qu’il nous a transmis un long article écrit au début des années 2000 sur les relations franco-australiennes, article qu’il n’a jamais publié, de crainte de susciter des polémiques, m’a-t-il dit, mais qu’il m’a autorisée à utiliser autour de moi. Car je le trouve très intéressant :

-tant pour le rappel historique, pour ceux que cela intéresse, de ce que furent les relations entre les deux pays : assez mouvementées tout au long des deux siècles, mais plutôt calmes depuis 1996,

-que pour son point de vue, tout à fait empirique et personnel, sur ce qu’est la francophilie en Australie, mais aussi son contraire, la francophobie…

Seul problème : il a été écrit en anglais, car son auteur veut – avant d’en faire la traduction – le réactualiser et apporter quelques modifications de fond . J’espère, pour ceux qui ne peuvent pas le lire, que vous trouverez autour de vous quelqu’un qui se dévouera pour vous le traduire.

Photo: invitation à venir visiter the Australian Museum de Sydney...

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14 juillet 2010

Le debating à l’école, qu’est-ce que c’est ?

Le debating, en Australie, c’est une institution, aussi j’ai voulu y voir de plus près pour en comprendre les règles du jeu. Elément de l’éducation, les enfants sont formés à cela dès le primaire, vers 8 ans.

IMG_1671Dans la classe de Louise en 2009 ( Year 2, équivalent CE1 ), par exemple, les élèves ont été invités à affûter leurs arguments autour du thème : «  les filles/garçons sont mieux que les garçons/filles : oui ou non ? ».

Photo à gauche: swimming carnival ( fév. 2010 ). Chaque année, l'école organise une compétition de natation et les enfants portent les couleurs de leur groupe. Ici, le rouge. Derrière, on voit les "verts" et quelques "jaunes". La participation n'est pas obligatoire, mais tous les enfants sont présents. Debating, carnavals ( natation et athlétisme ), système de buddys ( parrainage par des plus grands ), travail en groupe, bands... dès le plus jeune âge, les enfants sont formés à l'importance de l'équipe et de la community, beaucoup plus qu'en France.

Photo ci-dessous: les girafes du zoo de Taronga. La baie de Sydney en fond.

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Des compétitions sont régulièrement organisées entre écoles et entre régions. Je suis allée récemment à celle entre South Coogee et Brontë ( située à quelques kilomètres ) : deux équipes de 4 élèves sont situées de part et d’autre et font face au public ( les enfants des autres classes de même niveau ) et au « juge » : une enseignante de l’une ou l’autre des deux écoles. Le sujet du débat ce jour-là : faut-il ou non fermer les zoos ?

Je n’ai pas tout à fait compris les règles du jeu, à savoir : qui s’exprimait quand, mais toujours est-il que chacun(e) a pris la parole selon un protocole visiblement très rôdé, en donnant ses arguments et – une fois que l’autre équipe a donné les siens – en contre-argumentant. Mais c’était au public que s’adressait les débateurs, pas à l’autre équipe. Cela m’a évoqué une ambiance type « Chambre des Lords » à l’anglaise, même si je n’ai jamais eu l’occasion de vivre cette expérience ( !). Pour un peu, je me serais attendue à ce que les enfants portent les fameuses perruques poudrées…

A la fin, la « juge » a désigné l’équipe gagnante, celle qui selon elle, avait le mieux argumenté.

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L’ensemble était très sage, à l’australienne serais-je tentée de dire : très policé et réglé comme du papier à musique, ce qui est important n’est pas tant de gagner sur l’autre, mais de savoir écouter l’autre équipe et contre-argumenter avec pertinence. Notre système éducatif ferait bien de s’en inspirer, là encore…

Pas de manifestation bruyante de joie à l’annonce du « jugement » : tout cela reste très maîtrisé, toujours le souci du consensus. Quant à l’audience, elle fait elle aussi preuve d’un calme et d’une attention qui une fois de plus me frappent.

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Comme dans les réunions ou en cours : par exemple dans ma classe hebdomadaire de chant, pas d’aparté, très peu d’échanges pendant le cours entre les élèves ou de « bons mots » : seulement pendant la pause, parce-que… c’est fait pour ça ! Dur d’imaginer un climat aussi studieux en France…

14 juillet 2010

Nos voyages en Australie ( suite ) : le Queensland et la grande barrière de corail

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Le Queensland – capitale Brisbane, à environ

1000 km

au Nord de Sydney– est un état recherché pour son climat, plus chaud voire tropical plus on va vers le Nord, et où le logement est moins cher… actuellement. La région connaît donc un développement important.

Nous avons atterri à Cairns, la base de départ de la plupart des excursions sur la grande barrière de corail puis nous avons passé trois jours à Port Douglas, petite ville agréable et touristique à environ

80 km

au Nord de Cairns. Le contraste des températures avec Sydney

( où pourtant, en ce mois d’octobre, c’est le début du printemps ) nous assomme quelque peu, la chaleur est humide, tropicale. Mais à part sur le marché touristique de Port Douglas, on se retrouvera souvent dans des lieux où on croisera peu de monde tant il y a d’espace : plages immenses de sable blanc avec une végétation de type mangrove en allant vers Cape Tribulation, gorges encaissées comme celle de Mosman, rainforest ( autour de Daintree ) évoquant les forêts amazoniennes…

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On aura fait deux excursions en bateau pour voir de près ces fameux coraux qui font la célébrité de la région, et qui pour cela même sont menacés. C’est maintenant très réglementé. La bateau nous amène en deux-trois heures près d’une île, en général inhabitée ( pour nous, ce sera : Green Island et Frankland Islands ), on nous fournit l’équipement pour faire du snorkelling ( plongée avec masque et tuba ) et on a « quartier libre » pour observer coraux et poissons, souvent jolis, parfois magnifiques. Il faut simplement veiller à ne pas marcher sur les coraux, avec ou sans les palmes, et les accompagnateurs nous surveillent…Ils ont raison !

On a pu aussi voir des tortues marines grâce au bateau à fond transparent, c’était émouvant.

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Cette semaine dans le Queensland a été variée : on a aussi pu parcourir l’arrière-pays de Cairns avec ses Tablelands ( plateaux ). Là encore, on croise très peu de monde. Un peu plus au village touristique de Kurindah, dont un certain nombre d’Aborigènes, mais là encore, beaucoup sont abîmés par l’alcool. Les arbres de la rue principale sont magnifiques, avec leurs troncs formés de lianes enchevêtrées qui sont elles-mêmes issues des branches… A 16h, la plupart des commerces étaient fermés !

C’est à Trinity Beach que nous terminerons notre séjour, juste à côté de Cairns : là encore, longue plage de sable blanc avec beaucoup plus de palmiers que de gens ! Un séjour somme toute tranquille et nature, reposant et dépaysant.

25 mars 2010

Nos voyages et autres escapades en Australie : d’abord le Northern Territory…

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Ici, dans cette île immense, la Grande Barrière de Corail au large de l’Etat de Queensland et le site d’Uluru, au cœur du pays, sont de véritables icônes dans la culture australienne, alors nous sommes allés y voir de plus près.

En juillet 2008, on a d’abord choisi le Northern Territory : nous avons loué un camping car à partir de Darwin, au Nord-Ouest de l’Australie et au bord de la mer de Timor, pour parcourir, à environ

200 km

à l’Est, le Kakadu parc ( décrit comme exceptionnel dans les guides ) puis nous avons rejoint Alice Springs en avion et de là, nous sommes allés à la rencontre du site magnifique et sacré qu’est Uluru ( Ayers Rocks est le nom anglais ) en empruntant un 4X4 car la route est en terre battue sur près de

400 km

.

Photo ci-dessus: crocodile de la Yellow River, au coeur du Kakadu Park, dont l'éco-système est extrêmement protégé: un lieu tranquille et magnifique que nous avons arpenté en bateau, l'un des "clous" de notre périple dans le parc et même dans l'Etat. Photo ci-dessus: la Yellow River à la tombée de la nuit.

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Personnellement, je n’ai pas été emballée par le Kakadu parc que j’ai trouvé assez monotone, mis à part – et c’est ce qui fait l’essentiel de sa célébrité – des sites aborigènes dotés de peintures rupestres superbes et émouvantes et la magnifique Yellow River avec ses nombreux crocodiles. Par contre, la petite ville de Darwin, avec sa langueur et son côté très provincial, a un charme certain. Marisa, la maman de Shiba, une amie de Louise, est de Darwin et est tout à fait à l’image de sa ville natale : calme, tranquille, douce et sans chichis. Ce qui n’exclut pas un caractère certain…

Le lendemain de notre arrivée, au tout début de notre périple, il faisait environ 35° quand nous avons arpenté le marché, très touristique, et on était en nage. C’était pourtant le plein hiver. Je me suis dit : «  on va souffrir pendant ces vacances », mais finalement on s’est habitués et l’air conditionné du camping car nous a permis de survivre le soir et la nuit…

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Photos: une des peintures rupestres sur le site ( exceptionnel ) de Nurlangi, dans le Kakadu

park.

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